Conférence de l’Institut Véolia sur la qualité de l’air

publié le 10/03/2020

Conclusion de Sabine FAUQUEZ – Présidente du Pôle de Compétences Air de Véolia – de la conférence sur la qualité de  l’air intérieur organisée par OFIS Consult – Véolia le Vendredi 6 mars 2020

Toute l’équipe de R Lab a participé à cette conférence débat sur la qualité de l’air intérieur organisée par l’institut Véolia.

Trois idées fortes sont ressorties :

  1. Le sujet de la Qualité de l’Air Intérieur est d’une actualité évidente et il nous faut agir. On connaît les conséquences sanitaires associées à une mauvaise qualité de l’air intérieur et à l’exposition à la pollution qui est plus importante dans les espaces clos. Beaucoup d’avancées ont été réalisées par les pouvoirs publics, les acteurs économiques ont également un rôle à jouer parce que nous avons à traiter une multi pollution
    Comment traiter les bâtiments recevant du public : bureaux, crèches, écoles, hôpitaux, etc… ? Une multi-pollution qui devient de plus en plus prégnante puisque les bâtiments sont de plus en plus étanches. Faire des économies d’énergie est essentiel mais il ne faut pas négliger la qualité de l’air intérieur. C’est là qu’on doit mettre à profit notre intelligence et notre expertise pour créer des bâtiments sobres, où il fait bon vivre tout en préservant la santé des occupants et modifier leur comportement : choix des matériaux, des produits, des équipements, leur maintenance qui est souvent 50% de la solution.
    Aujourd’hui, nous avons une obligation de moyens (il y a un arsenal de réglementations qui commencent à être contraignantes) qui n’est pas suffisamment satisfaisante pour maîtriser les risques sanitaires, donc il faut passer à une obligation de résultats et s’engager sur ces résultats. Des solutions existent, elles sont opérationnelles dans un temps court et elles peuvent donner des résultats probants (exemple des écoles). Donc, nous pouvons agir.
  2. La prise de conscience existe, les risques sanitaires sont connus, et il y a de fortes attentes de la population en termes de solutions et d’information – confirmées par les enquêtes menées – cela pose toutefois la question de la valeur économique de la qualité de l’air intérieur (QAI). Le coût sanitaire de la pollution, en France, serait de 1300 € par habitant. Nous sommes face à une responsabilité sanitaire dans les espaces clos. En regard de ce coût, mettons en évidence les bénéfices.
    Comment évaluer ces bénéfices ? Beaucoup d’études, émergent actuellement, et mentionnent l’effet avéré de l’amélioration de la qualité de l’air intérieur sur l’augmentation de la productivité et la baisse de l’absentéisme qui peut permettre de commencer à la valoriser. On a un gain généré sur l’attractivité d’un bien immobilier du tertiaire, sur la valorisation d’un patrimoine immobilier, sans oublier le bénéfice de l’amélioration sanitaire qui devrait être la première chose à prendre en compte
    Nous devrions trouver un modèle économique qui nous ferait passer d’une logique de coût à une logique de bénéfices et de gains.
  3. C’est une formidable opportunité pour construire une filière de la qualité de l’air intérieur. Des pôles de compétences existent, beaucoup de sollicitations proviennent de startups (fournisseurs d’équipements, de solutions, de capteurs) et d’entreprises mais, de toute évidence, il faut agir ensemble. C’est avec tout cet écosystème d’acteurs, qui émerge et est en plein développement, que nous allons pouvoir construire et développer une vraie filière de compétences dédiée à la qualité de l’air intérieur dans un contexte d’énergie solvable. Les équipements et les solutions doivent être performants du point de vue énergétique et fiables pour installer la confiance. C’est tout cet écosystème d’expertises, de collecte, d’analyse et de qualification de données, de demande de formation à un métier, d’actions de sensibilisation du public qu’il va falloir mettre en oeuvre. C’est un challenge formidable. Si nous sommes capables de construire, en France, une filière de la qualité de l’air intérieur, de créer des emplois et de développer un savoir-faire alors nous aurons fait un grand pas vers sa maîtrise.