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Portrait Corinne Lepage

La fragilité de la vie est de ces marqueurs d’enfance qui bâtissent des personnalités déterminées à concentrer leur énergie sur le bien-être commun. Bachelière de l’époque 68, passionnée de lecture et d’arts plastiques, Corinne Lepage a vécu aux premières loges ce changement de société qui nous a fait entrer dans une nouvelle ère, celle de tous les espoirs quant à un avenir plus radieux pour tous. De cet épisode révolutionnaire, il en demeurera un fondement essentiel à l’ascension de sa carrière : un vif intérêt pour la chose publique comme aime à le préciser Mme. Lepage.

Cette ardeur profonde à représenter la société civile pour préserver ce qui leur revient de plein droit, la conduit tout naturellement à intégrer Sciences Politiques tout y menant en parallèle un double cursus en droit public. Ce parcours en droit se poursuivra jusqu’au dépôt de son projet de thèse sur les externalités en droit public en 1975, qu’elle rédigea l’œil aguerri de Prosper Weil, le mentor de ses années d’étudiante. Conjointement à ses études, Corinne Lepage fait ses armes en tant qu’assistante d’un avocat au Conseil jusqu’en 1977, année décisive au cours de laquelle elle rencontrera Christian Huglo, son futur associé.

L’envie de mener sa propre route et de poursuivre les recherches de sa thèse, offrirent l’opportunité à Corinne Lepage de s’associer à Christian Huglo au 1er janvier 1978, pour en découdre avec des affaires environnementales de premier ordre, qui feront alors toute la renommée de leur cabinet. Les débuts de cette collaboration furent marqués par un dossier d’envergure, « nous obligeant dès lors à prendre des responsabilités colossales pour les jeunes gens que nous étions à cette époque. » L’Amoco-Cadiz, tout comme l’Erika en 1999 ont été de ces désastres écologiques qui ont bousculé l’opinion publique, contraignant ainsi les pouvoirs publics en place, à prendre des mesures de prévention qui bouleverseront à jamais l’organisation mondiale du pétrole.

La reconnaissance publique qui auréolera le cabinet par la suite, confère à Corinne Lepage la parfaite légitimité pour être élue une des premières femmes avocates à la Cour d’Appel de Paris en 1986, un premier pas vers sa destinée politique. C’est en tant qu’adjointe au maire de Cabourg, en charge de l’urbanisme et de l’environnement que Corinne Lepage prend alors toute la mesure de la faiblesse des contrôles en France, notamment lorsque cela attrait au bien commun offert par la nature, à savoir l’air et l’eau. En 1995, Corinne Lepage rencontre Alain Juppé, futur Premier Ministre en pleine composition de son équipe ministérielle qu’il souhaite principalement féminine. Forte des succès de son cabinet, Corinne Lepage, alors femme avocate de la société civile, spécialisée dans les questions environnementales, comme il y en a peu à cette époque, bénéficie d’un avantage certain pour accéder au poste de Ministre de l’Environnement, une belle consécration pour cette femme engagée, qui marquera l’avenir de la qualité de l’air et du bien-vivre public, grâce à l’adoption en 1996 de la loi Lepage, rendant obligatoire la surveillance de la qualité de l’air.

Femme d’action, Corinne Lepage continue son ascension vers de plus hautes sphères décisionnelles qui lui permettent dès lors d’intervenir sur les politiques environnementales menées. Élue députée européenne en 2009, elle devient au mois de juillet de cette même année la première vice-présidente de la Commission ENVI (Environnement, santé publique et sécurité alimentaire), instituée pour y piloter les grandes orientations à déployer en matière de biodiversité, d’économie circulaire, de santé publique, de sécurité des aliments, de qualité d’air et d’eau, d’utilisation de produits chimiques et de pesticides, … De cette passion commune pour la santé environnementale, naîtra une collaboration naturelle avec @Patrick Danset, co-fondateur de @R Lab, et du Collège SEIQA, fondé sur l’obtention d’une compréhension mutuelle entre les communautés civiles, médicales, scientifiques et institutionnelles pour bâtir ensemble un environnement où il fait bon vivre et respirer.